Le tourisme c'est bien mais quand il devient trop présent, voire écrasant, les habitants crient au scandale. C'est le cas dans plusieurs villes de l'arc méditerranéen qui étouffent sous le tourisme de masse. Un ras le bol qui s'exprime par des manifestations et même des agressions.
Barcelone, précurseur du mouvement "anti-tourisme"
L'Espagne a toujours été une destination très prisée. Du soleil presque toute l'année, une proximité non négligeable avec la France et des prix très abordables. C'est pourquoi plus de 75,6 millions de touristes ont passé leurs
vacances en Espagne l'année dernière.
Et cette année encore, certaines villes comme Barcelone ont encore été asphyxiées par les hordes de touristes. Oui mais voilà, les habitants ont réagi dénonçant les excès et les impacts négatifs du tourisme de masse.
Plusieurs manifestations ont eu lieu dans la ville et on peut voir dans les rues des affiches anti-tourisme de masse.
Vient le tour des îles espagnoles
Puis c'est aux Baléares que le mouvement anti-tourisme s'est propagé. Pour les mêmes raisons, les habitants, pour qui les
vols pour Majorque sont bien trop nombreux et abîment leur île, sont descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement. Sur les banderoles, on pouvait lire « Le tourisme tue Majorque ».
Puis c'est l'épidémie en Méditerranée
Puis les marches anti-tourisme prennent le relais en Italie et particulièrement à Venise où le tourisme de masse ainsi que la pollution mettent fortement en danger la cité « flottante ».
Au mois de juillet, plus de 2000 habitants ont protesté contre la hausse des loyers et l'impact désastreux du flux incessant des bateaux de croisières qui crachent des milliers de touristes à longueur d'année. Un conseil avant de prendre un
vol pour Venise, privilégiez les mois d'hiver si vous ne voulez pas être noyé sous les touristes et surtout, soyez respectueux de l'écosystème si fragile de la Sérénissime...
Les municipalités cherchent des solutions
Cette année pourtant, la ville de Barcelone avait pris les devants en supprimant les annonces de location de logements qui ne disposent pas de licence d'hébergement touristique, passant de 16 000 annonces à 9 000...
A Venise, le maire a annoncé la mise en place prochaine d'une interdiction de construction de nouveaux
hôtels à Venise, dans le centre historique et des compteurs ont été installés sur les principaux sites touristiques pour éviter une trop forte concentration de touristes.
Si vous prévoyez des
vacances en Croatie, vous verrez qu'à Dubrovnik le maire a fait installer des caméras pour contrôler le nombre de visiteurs présents dans la ville inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Passé un certain chiffre, les bateaux de croisière peuvent de voir interdit de débarquer les croisiéristes.
Comment expliquer cette fréquentation record ?
Bien évidemment, c'est le contexte géopolitique qui pousse les vacanciers à partir dans le sud de l'Europe car la menace terroriste en Afrique du Nord est bel et bien présente.
Duncan McCann, chercheur à « The New Economics Foundation », affirme ainsi que cette menace « met la pression sur certains endroits touristiques, en augmentant le nombre de touristes tout en réduisant leur étalement géographique. »
Et en France ?
La France sera t-elle la prochaine destination à souffrir du tourisme de masse ? C'est bien possible au vu de certaines affiches trouvées à Biarritz. A moins que ce ne soit juste de l'humour... Si vous voulez rester en France, pourquoi de pas réserver un
hôtel à Saint Raphaël ? Vous serez peut-être mieux accueillis que sur la côte basque... ;-)