L'île de Pâques au large des côtes chiliennes reste un endroit chargé de mystères. Que sait-on de ses statues géantes (les Moaïs), et surtout, comment ce petit lopin de terre a été complémentent vidé de ses habitants depuis sa découverte en 1722...
À son apogée, l'île abritait une civilisation prospère
On connaît l'île de Pâques avant tout pour ces immenses statues aux visages tournés vers le ciel, à travers les livres de géographie, les documentaires ou les
guides de voyage sur le Chili. Certains rêvent de venir fouler cet endroit magique, mystérieux, mais le voyage est long jusqu'à cette île volcanique de 160 km² seulement, située à 3.500 km des côtes d'Amérique du Sud.
moais de ahu tongariki au lever du soleil sur l'île de pâques
© anharris / 123RF
Découverte par le le navigateur hollandais Jakob Roggeveen en 1722, l'île de Pâques (dont le nom vient du fait qu'elle fut découverte un dimanche de Pâques) est depuis des siècles une énigme pour les anthropologues. Comment cette population pacifique isolée de toute civilisation, baptisée Rapanui, a-t-elle disparu ?
Lors de sa découverte, les explorateurs estimaient la population à 4000 habitants, hors à la fin du 19eme siècle, il ne restait plus qu'une centaine d'indigènes sur l'île. Les spécialistes se penchent alors sur plusieurs hypothèses.
Un écocide à l'origine de la disparition des habitants ?
Il semblerait que la raison qui aurait décimé cette ancienne civilisation serait à l'origine un écocide. Les habitants auraient tout simplement abusé de toutes les ressources naturelles de l'île, jusqu'à détruire l'écosystème.
En effet, pour construire leurs canoës et transporter les quelques 887 statues moaïs en pierre sur l'île, la population aurait procédé à une vaste déforestation en coupant la totalité des arbres de l'île de Pâques. Ce qui aurait engendré par la suite un rapport de cause à effet inévitable : destruction des arbres > disparition des oiseaux et animaux > famine > guerres tribales/épidémie.
moais dans le parc national de rapa nui sur les pentes du volcan rano raruku sur l'île de pâques
© anharris / 123RF
D'autres hypothèses ?
Certaines études contredisent cette hypothèse, en pointant du doigt un autre accusé à l'origine de cette déforestation massive : le rat de Polynésie. En rongeant les semences de palmier, c'est lui qui aurait empêché le renouvellement naturel des forêts.
Autre hypothèse : les guerres des clans et le cannibalisme qui auraient entraîné le déclin de la population, thèse aujourd'hui réfutée car « des os humains rongés, sucés, raclés, n'ont pas été trouvés ».
Ce qui est certain en revanche, c'est que durant le 19eme siècle, les expéditions à répétition sur l'île organisées par les Occidentaux, ont emmené maladies, esclavagisme et tueries, des « maux » que les insulaires ne connaissaient sûrement pas avant l'arrivée des colons...
ile de pâques au chili vue depuis le sommet du volcan sur l'île de terevaka
© rstelmach / 123RF