La Corse Va-t-elle Imposer Un Passeport Sanitaire Aux Touristes ?

Pour passer ses prochaines vacances en Corse, il faudra peut être montrer patte blanche. Ou plutôt un « greenpass », comprenez un passeport sanitaire. Afin de protéger la sécurité des habitants de l'île tout en garantissant un tourisme sécurisant, certains élus locaux, dont le président du Conseil exécutif Gilles Simeoni, souhaitent que tous les non-résidents de Corse se fassent dépister du Coronavirus avant d'entrer sur l'île. Selon ce dernier, cette mesure serait la seule façon de « préserver la santé des Corses et sauver la saison touristique en faisant de l’île une destination confiance ».


A partir du 23 juin, les voyageurs pourraient être tenus de présenter un test négatif au Covid-19 pour pouvoir débarquer en Corse. Cette éventuelle mesure, qui n'est pour l’instant nullement approuvée, divise les élus locaux, le gouvernement et les scientifiques. Actuellement les conditions de circulation sont toujours soumises à des contrôles stricts. Pour certains, dont le maire de Bonifacio, Jean Charles Orsucci, cette mesure si elle est acceptée mettrait un frein à la relance du tourisme en Corse. « On veut le risque zéro, on aura le touriste zéro » a-t-il déclaré.

Un tiers du PIB de la Corse est issu du secteur touristique, ce qui représente près de 3 milliards de recettes par an, avec 1 emploi sur 10 lié au tourisme. Mais certains professionnels de l’hôtellerie craignent que la destination soit boudée cette année en instaurant ce passeport sanitaire aux « personnes extérieures à la population résidente » et en compliquant ainsi son accès. Si la volonté de certains est de vouloir rassurer à la fois les habitants et les touristes qu'il n'y a aucun risque à réserver des vacances en Corse, d'autres trouvent que ce message renvoi une mauvaise image de la Corse.


Le Gouvernement, par le biais du ministre de la santé Olivier Véran, a rejeté cette proposition en déclarant ne pas vouloir faire de différenciation avec le territoire national. En revanche, la possibilité de mise en quatorzaine des passagers entrant sur l'île a été évoquée par le ministre de l'Intérieur, tout comme dans les territoires d'Outre-mer.