Espagne : Une Plage Désinfectée à L'eau De Javel Suscite La Colère

Les autorités du village de Zahara de los Atunes pensaient bien faire, mais reconnaissent aujourd'hui leur erreur. Dans cette petite station balnéaire du sud de l'Espagne, près de la ville incontournable d'Espagne de Cadix, la mairie a décidé de désinfecter la plage avant que les habitants puissent s'y rendre. Sauf qu'en utilisant de l'eau de javel pulvérisée par des tracteurs, ils ont complètement raté leur coup. Si l'objectif de protéger la population était fort louable, la pratique en revanche est catastrophique pour l'écologie.


Les défenseurs de l'environnement se sont insurgés car la javel est un puissant destructeur de bactéries, mais aussi de toute la faune et la flore qui se trouve sur le sable. María Dolores Iglesias Benítez, présidente d’une association chargée de la protection de la zone a déclaré au quotidien The Guardian :

« La plage est un écosystème vivant. Si vous y versez de la javel, vous tuez tout ce qu’il y a dessus ».

Depuis 6 semaines que les Espagnols sont confinés, la plage de Zahara de los Atunes était interdite au public. Redevenue sauvage et déserte, cette longue plage de sable fin accueillaient quelques espèces d'oiseaux migrateurs venus y faire leurs nids, et dont le nombre devait doubler cette année dans la région. Une nidation facilitée par l'absence de présence humaine due au confinement. L'association Greenpeace a également montré sa colère sur les réseaux sociaux :


« Pulvériser les plages avec de la javel au milieu de la saison de reproduction des oiseaux ou le développement du réseau d'invertébrés qui soutiendront la pêche côtière et détruire la valeur touristique du littoral, ne fait pas partie des idées de Trump. Cela se passe à Zahara de los Atunes ».

Une référence aux déclarations ahurissantes du président américain qui préconisait des injections de désinfectant dans les poumons pour traiter le coronavirus.

Depuis, la municipalité de Zahara de los Atunes a reconnu son erreur et s'est excusée publiquement, même si l'intention au départ était motivée pour « protéger les enfants avant qu’ils ne retournent sur la plage ».