Avec le nouveau redécoupage des régions, l'Etat et les collectivités locales ont peur de devoir faire face à des budgets toujours plus serrés. En conséquence, certains aéroports régionaux, trop peu fréquentés, sont sur la sellette...
Le constat est sans appel : il y a trop d'aéroports en France !
En France, on dénombre
170 plates-formes aéroportuaires commerciales, soit un aéroport pour 358 000 habitants, selon l'Union des aéroports français (UAF). Ce chiffre est 3 fois plus élevé qu'au Royaume-Uni, 6 fois plus qu'en Italie et 12 fois plus qu'en Allemagne. C'est pourquoi l'Etat se pose la question de fermer certains d'entre eux, présentant un faible trafic passagers.
Evidemment, les aéroports à vocation internationale ne sont pas concernés. Lyon, Paris, Brest, Nice, Marseille, Toulouse, Bale-Mulhouse, Bordeaux, Nantes, Beauvais, Lille, Ajaccio, Bastia, Montpellier, Strasbourg, rapportent 20 milliards d'euros à l'économie française et près de 149 000 emplois. Même l'aéroport de la côte basque, celui qui dessert les
vols Paris - Biarritz génère de très bons chiffres.
26 aéroports régionaux sont contre-productifs
- En Normandie, avec sa ligne Londres Stansted par
Ryanair,
l'aéroport de Deauville a l'air d'avoir pris le dessus sur les autres plates-formes de la région.
Rouen n’accueille pas de ligne régulière à part une saisonnière vers Bastia avec Hop!,
l'aéroport du Havre ne propose que des vols charter et affaires. Seul
l'aéroport de Caen semble connaître un autre tournant (+7% de passagers) et projette même d'agrandir sa piste.
- Autre exemple, l'aéroport d'Andrézieux-Bouthéon, situé à 15 km de
Saint-Etienne en Rhône-Alpes. Les élus locaux se demandent s'il est nécessaire de verser les 3 millions d'euros indispensables pour combler le déficit de l'aéroport, qui a vu ses contrats avec Ryanair et Pegasus non reconduits.
-
Nîmes, Béziers et Avignon peinent à survivre dans l'ombre de Montpellier, ou même de Marseille.
Annecy, Chambéry, Grenoble sont trop près de Lyon, tandis que
Limoges, Brive et Périgueux ont du mal à sortir la tête de l'eau.
- Et quel avenir pour certaines lignes aériennes comme
Paris – Lille ou
Paris – Nantes et même
Paris – Lyon desservies par le TGV à grande vitesse ? Car la concurrence ferroviaire n'est pas à prendre à la légère et
l'aéroport de Poitiers par exemple pourrait bien souffrir de cette concurrence.
Un avion à l'atterrissage sur la piste
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