En métropole, deux départements sont relativement épargnés et ne comptent aucun décès liés au Covid-19. Il s'agit de la Lozère et du Cantal, alors comment peut-on expliquer un tel constat ? Explications.
A l'heure où l'épidémie de Coronavirus est toujours bien présente en France, on peut remarquer que certains départements français sont moins touchés et enregistrent peu de cas de contamination et zéro décès au 15 avril.
Effectivement, si le taux de mortalité a bondi de 128 % dans le Haut-Rhin selon les données publiées vendredi 10 avril par l'Insee, en Lozère et dans le Cantal, il n'y a aucune victime décédée des suites du virus. Seulement 63 personnes ont été testées positives au Covid-19 dans le Cantal selon la préfecture, et on comptait 27 patients hospitalisés, vendredi dernier.
Aucun cas n'a été confirmé dans les Ehpad du Cantal, pourtant le Cantal est le département français comptant le plus de personnes âgées, principale « cible » de l'épidémie. 35 % de la population du département de la région Auvergne-Rhône-Alpes a plus de 60 ans.
paysage de montagne en auvergne
© Ann Louise B Holmström Hagevi / 123RF
Des zones rurales et peu peuplées
Selon Mathieu Kuentz, biologiste et président de la Commission médicale du centre hospitalier d’Aurillac, la situation s'explique par l'isolement du département au cœur du Massif Central et desservi par seulement deux axes routiers majeurs. La faible densité de population joue également en faveur du département face à cette épidémie. D'après les chiffres de l'Insee, on recense 25 habitants par kilomètre carré contre 105 au niveau national.
"Ici, nous n'avons pas de barres d'immeubles avec 300 personnes, ce qui limite la diffusion par les boutons d'ascenseurs ou les poignées de portes" souligne le biologiste.
La préfète Isabelle Sima a également réagi à ce sujet, indiquant que
“le phénomène de distanciation sociale est naturel” dans ce département de 146 000 habitants répartis dans des communes dont la population varie de 200 à 400 personnes. Le respect strict des mesures de confinement joue également un rôle important.
Le constat est le même en Lozère comme l'a déclaré Laurent Suau, maire de Mende et vice-président du Conseil départemental de Lozère :
“La Lozère est un territoire rural, c’est l’un des facteurs mais je pense que ce n’est pas le seul. Il y a dans la ruralité un respect de la règle qui est peut-être prégnant. Les gens, quand l’Etat donne des consignes, les respectent. Le confinement est très bien respecté chez nous.”
La Bretagne, touchée mais mieux préparée
La région Bretagne qui avait pourtant été l'une des premières régions à enregistrer des cas de contimation et des décès liés au coronvairus, fait aujourd'hui partie des zones françaises les moins touchées par l'épidémie. Un phénomène qui s'explique par la rapidité de la mise en place de mesures de confinement dans les clusters identifiés, notamment dans le Morbihan.
La propagation du virus a considérablement été limitée ce qui a permis aux hôpitaux de mieux se préparer.
“L’organisation et l’anticipation du système de santé dans notre région permettent d’éviter la saturation de l’accueil en réanimation”.
port de saint goustan à auray
© RolfSt / iStock.com
Fin de semaine dernière, on comptait moins de 500 patients hospitalisés en Bretagne et moins de 120 décès depuis le début de l'épidémie.
La préfecture de Bretagne a d'ailleurs salué le respect du confinement par les habitants de la région.
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