Colère Et Indignation Autour Du Calvaire Des Chèvres Perchées Dans Les Arbres Au Maroc

Des chèvres perchées dans les arbres… voilà une scène difficile à imaginer et à croire si vous n’avez jamais embarqué sur un vol Paris Marrakech. C’est pourtant le paysage auquel on peut assister au bord de la route qui relie Marrakech à Essaouira. Derrière ce phénomène se cache en fait une énorme arnaque touristique et de la maltraitance animale.

Ces chèvres qui grimpent sur les arganiers pour se nourrir de leurs fruits (servant à la fabrication d’huile d’argan) sont utilisées à des fins touristiques par des agriculteurs peu scrupuleux et avides d’argent.

De nombreux touristes de passage sur cet axe au cours de leur voyage au Maroc s’arrêtent les photographier, faire des selfies en croyant à un phénomène tout simplement naturel. Alors que la réalité est tout autre… Pour tirer profit de l’engouement des touristes pour ces bêtes placées telles des boules de Noël sur un sapin, des fermiers n’hésitent pas à envoyer des dizaines de chèvres dans ces arbres, sur lesquels elles passeront de longues heures sans eau et bien souvent en plein soleil.
Pendant qu'eux, sont tranquillement assis à l’ombre aux pieds des arbres et font payer les touristes pour les clichés qu'ils prennent avec leurs chèvres.


C’est ce que révèle une enquête réalisée en février 2019 par le photojournaliste britannique Aaron Gekoski, envoyé sur place par Born Free, une organisation internationale militant contre l’exploitation des animaux et pour la protection de leur habitat naturel.

« J’ai entendu dire qu’ils faisaient même venir des chèvres d’autres régions, qu’ils construisaient des plates-formes dans les arbres et qu’ils se mettaient à cajoler les bêtes pour attirer toujours plus de touristes, avides de selfies ». « Parfois, ils leur amènent des bébés chèvres pour qu’ils posent avec eux » a t’il ajouté.

Au delà de l’arnaque touristique, les associations de protection animale dénoncent de la maltraitance. « Le fait de se servir de chèvres dans les arbres comme support photographique cause énormément de stress et de souffrances aux animaux, en particulier s’ils sont incapables de trouver de l’ombre ou d’accéder à l’eau ». Celles-ci insistent également sur le fait qu’elle pourraient se blesser en essayant de descendre.

Ian Woodhurst, responsable au sein de la World Animal Protection déplore le fait que les touristes se ruent à cet endroit juste pour prendre un cliché insolite sans prendre conscience des conditions déplorables dans lesquelles vivent ces animaux...