Quelques lieux restent encore préservés des dégradations causées par l'Homme. On aurait pu penser que l’Everest, le “toit du monde”, pouvait en faire partie… Mais c’est raté. L’Everest se transforme petit à petit en une décharge à ciel ouvert en haute altitude.
D’un endroit exceptionnel...
L’Everest, ou, le sommet le plus haut du monde, culmine à
8848 mètres entre le Népal et la Chine. Le
“toit du monde” est connu de tous et convoité par les amateurs d’escalades et d’expéditions du monde entier. Lorsqu’on l’imagine avant de prendre son
vol vers Katmandou, on le voit couvert d’une
neige blanche immaculée, et balayé par le vent à l’approche du sommet. On imagine une atmosphère froide à couper le souffle et une impression de n’être rien au milieu d’un pareil spectacle devant les yeux...
À une déchetterie en montagne
Mais le spectacle est ailleurs aujourd'hui, et bien malheureusement, puisque l’Homme a réussi l’exploit
désolant et pathétique de détériorer ce sommet mythique en laissant, au fur et à mesure des années, des tonnes et des tonnes de déchets.
Tentes et équipements d’escalades sont abandonnés sur place par les grimpeurs et l’on trouve même des
excréments...
Toujours plus exposé
Si les déchets s’accumulent, c’est que la fréquentation du sommet ne cesse de progresser. Depuis la démocratisation des
expéditions commerciales sur le mont Everest dans les années 90, le nombre de personnes à se présenter au pied du sommet a considérablement augmenté. Pour preuve, près de 600 grimpeurs ont déjà arpenté les flancs de l’Everest cette année.
Si au départ les expéditions commerciales étaient réservées à des grimpeurs confirmés et dont le portefeuille le permettait (70000 dollars), la concurrence ayant fait son oeuvre, le prix des
expéditions les moins chères est aujourd’hui d’environ 20000 dollars.
Le problème avec l’augmentation de la fréquentation sur le mont Everest, c’est que les grimpeurs sont aussi moins expérimentés et
moins attentifs à l’environnement. C’est bien beau de réaliser son rêve, mais si c’est
aux dépens de la nature et du lieu, on ne comprend pas bien le principe...
Une solution pour l’Everest ?
Si l’on ne peut que constater les dégâts à l’arrivée sur les camps de base entre deux étapes d’escalade, il est maintenant temps de trouver des solutions pour tenter de
conserver l’intégrité de ce site exceptionnel.
Côté Népalais, on a déjà réfléchi à des solutions et des mesures sont mises en place depuis plusieurs années. Chaque grimpeur se voit
déposer une caution avant l’expédition sur le sommet du
“toit du monde” d’environ 4000 dollars, qui n’est remboursée que si l’alpiniste redescend avec 8 kilos de déchets minimum. Sur le versant Chinois, les règles sont encore plus strictes puisqu’à chaque kilogramme manquant, l’alpiniste reçoit une
amende de 100 dollars. De quoi calmer certains grimpeurs peu regardant et ainsi
ralentir l’expansion de ces décharges qui s'amassent en altitude.
Grâce à cette méthode, près de
15 tonnes de déchets humains ont été descendus du mont Everest en 2017. Les associations demandent cependant que des équipes de grimpeurs spécialisés dans le nettoyage de la montagne soient engagées pour s’assurer de la protection d’un
“toit du monde” en danger.