Pérou : Comment Vit-on Dans Les Conditions Extrêmes De La Ville La Plus Haute Du Monde ?

Un groupe de scientifiques français et italiens s'est envolé de Paris à Lima au Pérou il y a quelques semaines afin d'étudier les conditions de vie extrêmes à La Rinconoda, la ville la plus haute du monde. Pendant plusieurs semaines, les membres de l'Expédition 5300 y ont installé leur laboratoire pour essayer de comprendre la façon dont la population arrive à vivre au-delà de 5 100 mètres d'altitude, une hauteur qui n'est normalement pas viable pour un être humain.

Dans cette ville du Pérou, au sud-est de la Cordillère des Andes, 50 000 personnes vivent de l'exploitation des mines d'or depuis une vingtaine d'années. Entre 5 100 et 5 300 mètres d'altitude, l'oxygène se fait rare. Une partie de la population a donc développé des capacités à survivre dans cet environnement, alors que d'autres sont affaiblis par de nouveaux types de maladies dues au manque d'oxygène (l'hypoxie).



Car vivre dans le village le plus haut du monde est un défi quotidien pour les habitants de La Rinconada. Le niveau d'oxygène est divisé par 2 par rapport à quelqu’un qui vit au niveau de la mer. La fatigue est décuplée, les efforts sont difficiles. Les non-initiés développent rapidement le mal des montagnes : maux de tête, mauvaise circulation sanguine due un excès de globules rouge dans le sang...

A leur retour, les membres de l'équipe sont marqués par cette expérience. Physiquement d'abord, à bout de souffle les scientifiques ont subi le manque d'oxygène de plein fouet. Puis humainement, car la population qui vit à La Rinconada souffre du manque de soins dans cette région isolée.

« Nous avons débarqué à La Rinconada avec nos moyens techniques et nos médecins et nous en sommes repartis en laissant sur place une population en demande de soins. Une population qui souffre tous les jours de conditions de vie extrêmes ».

Si pour l'instant aucun bilan n'est encore réalisé, ces études sur la façon dont le corps humain s'est adapté au fil des années au manque d'oxygène pourraient venir en aide à la recherche sur les maladies respiratoires dans notre pays.