L’île de Mayreau, la plus petite île habitée de l’archipel des Grenadines dans les Caraïbes pourrait bien se scinder en deux parties à cause de l’érosion d’une petite bande de terre, surnommée la Salt Whistle Bay et classée parmi les plus belles plages du monde.
Selon un classement réalisé par Flight Network, la plus grande agence de voyages du Canada, cette étendue de sable blanc qui se positionne
16ème sur 1800 plages aux quatre coins de la planète,
pourrait bien disparaître. Le nombre d’îles composant l’archipel de Saint-Vincent-et-les-Grenadines passerait alors de 32 à 33. Explications.
Le réchauffement climatique en cause
"Le niveau de la mer s’est élevé, faisant reculer la côte, jour après jour" c’est le triste constat de Filius "Philman" Ollivierre, l’un des 300 habitants qui vit sur l’île de Mayreau depuis une quarantaine d’années.
Il y a quelques années, la bande de terre bordée d’un coté par la mer des Caraïbes, de l’autre par l’océan Atlantique,
faisait plus de 20 mètres de largeur. A l’heure d’aujourd’hui
elle n'est plus qu’un infime trait de sable mesurant plus que 6 mètres de large.
"Il y avait là des raisiniers. Petit à petit l’érosion a fait son œuvre, la mer a gagné du terrain, mettant à nu leurs racines. Asséchés, les arbres sont quasiment morts aujourd’hui. Le phénomène n’a pas épargné les coraux. Il n’y aurait plus que de la mousse au fond de l’eau, tout le long de ce qu’il reste de la bande de terre" s’est-il à nouveau confié au site carribeanlifenews.
Au fil du temps les habitants de cette île de 4 km² l’ont vu changer. Wayne Halbich, le capitaine d’un bateau, s’est également adressé au journal, regrettant la disparition du récif.
"Nous constatons des signes très concrets en relation avec le réchauffement climatique. C'est aussi dû au fait que le récif est en train de mourir. Le récif ne peut pas produire de sable et le sable que vous perdez ne revient pas". Selon lui, la Salt Whistle Bay pourrait être détruite au prochain cyclone si aucune solution n’est trouvée…
Quelles solutions pour éviter que cette île ne se coupe en deux parties ?
Des élus locaux ont tiré la sonnette d’alarme auprès des responsables de l’archipel, leur priant de trouver des solutions pour pallier à cette situation urgente.
Pour tenter de sauver ce banc de sable, le gouvernement a fait appel à des experts qui préconisent de
placer des rochers sur la plage de Windward Carenage sur le rivage atlantique afin de
réduire l’impact des vagues sur la côte.
"Mais il faut beaucoup plus que cela et ce sera un projet plus vaste" indique le Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Avant d’ajouter que chaque habitant de l’île devait prendre ses responsabilités…
"Lorsque nous parlons du changement climatique et que certaines personnes le nient, que beaucoup de nos concitoyens s'en moquent, quand notre peuple n'est pas suffisamment alerte en ne respectant pas les raisiniers, le mancenillier, la mangrove, les cocotiers, ni même le sable, nous payons."
Pour l’association Sustainable Grenadines Inc., le gouvernement doit veiller à ce qu’aucune construction n’ait lieu à moins de 40 mètres du littoral qu’ils s’agisse d’
hôtels à Saint Vincent les Grenadines ou d’immeubles quelconques.
Catastrophe économique
Si la disparition de Salt Whistle Bay serait un
cataclysme écologique pour l’île, le
secteur touristique serait également grandement touché. Les vacanciers se tourneraient vers d’autres destinations aux Caraïbes et opteraient pour la découverte de la Martinique ou de Sainte-Lucie, deux îles voisines offrant des paysages similaires.