Et Si Un Pilote Meurt Dans L'avion Que Se Passe-t-il ?

Jamais seul dans le cockpit
Première information qui devrait vous rassurer, il y a toujours 2 pilotes dans un avion (voire même 3 pour les vols long-courriers) ou plus exactement un commandant de bord et un co-pilote. Dans le cas où l'un des deux pilotes est dans "l'incapacité" d'assurer son rôle, cela peut aller de la simple intoxication alimentaire à la crise cardiaque, on estime que le pilote qui reste apte est automatiquement en "situation d'urgence" et doit donc atterrir sur le sol le plus proche.
Bien entendu, tout cela dépend du degré d'incapacité du pilote en détresse et du temps de vol restant.
Sachez également que pour éviter que les deux pilotes ne soient malencontreusement intoxiqués par une nourriture avariée, leurs plateaux-repas sont obligatoirement différents.



Différence entre pilote et co-pilote
Vous vous demandez tout de même si le co-pilote est capable de gérer un Boeing 747 en étant seul aux commandes ? Bien évidemment ! Il est important de souligner que le co-pilote n'est pas un simple apprenti qui regarde les manœuvres du commandant. Il est lui même capable de gérer toutes les situations à bord y compris les phases les plus critiques de décollage et d'atterrissage.
Et le commandant de bord alors ?
Ce dernier en plus de piloter l'appareil en collaboration avec son co-pilote, est le seul maître à bord. Il est l'unique responsable de la sécurité des passagers et de l'ensemble de l'équipage, il prend les décisions (et a un plus gros salaire...). Le passage de co-pilote à commandant de bord se fait tout simplement avec l'ancienneté.



Et le pilotage automatique ?
Aujourd'hui, tous les avions sont modernes et possèdent un système de pilotage automatique. Cependant, cela implique de rentrer des données précises mais ces dernières ne peuvent pas être calculées au sol. Le système de pilotage automatique sert donc en plein vol pour que les pilotes relâchent la pression, surtout sur les trajets long-courriers comme pour un vol Paris - Singapour de 12 heures environ. Il n'en est pas de même pour un vol Paris - Toulouse d'une heure environ où le pilote doit rester concentré du décollage à l'atterrissage au vu de la courte durée du vol.



Quand l'avion est-il obligatoirement dérouté ?
Si l'un des deux pilotes est victime d'une intoxication alimentaire, il peut tout à fait rester à bord et continuer de seconder son binôme jusqu'à la destination finale. En revanche, si un pilote fait une crise cardiaque par exemple, il doit être réanimé. C'est donc le début d'une situation d'urgence et le pilote en bonne santé doit se poser au plus vite pour pouvoir lui porter secours. Dans ce cas et uniquement dans ce cas, les passagers seront informés d'un "problème opérationnel", mais l'équipage ne dira jamais qu'il ne reste plus qu'un seul pilote opérationnel à bord. Même chose en cas d'alerte à la bombe. Le fait d'informer indirectement les passagers d'une situation d'urgence leur permet de se préparer à un atterrissage imminent.



Dernier cas de figure
Si par malheur, un pilote venait à mourir à bord comme ce fut le cas sur un vol Bruxelles – New York en 2009, le chef de cabine est formé pour savoir manipuler les sièges des pilotes afin de dégager le corps. Mais le plus simple est encore de le laisser attaché sur son siège, d'une part pour simplifier le travail du médecin qui constatera le décès à l'arrivée et d'autre part car l'espace est restreint et il serait inutile de le déplacer et ainsi de risquer de semer la panique à bord.
Et si jamais les deux pilotes meurent à bord, c'est le moment de crier : "Y a t-il un pilote dans l'avion ???" et de croiser les doigts...