Depuis plusieurs mois maintenant, les sargasses, ces algues brunes et toxiques qui recouvrent les plages de Martinique et de Guadeloupe ont pris leurs quartiers d'été et deviennent un véritable cauchemar pour les habitants et les pêcheurs.
Les sargasses : késako ?
Du latin "
sargassum", la sargasse est un type d'algues brunes. Son nom vient de l'espagnol "
sargazo" qui veut dire varech. Appelée "sargasse-nageur" puisqu'elle se déplace très facilement dans la mer,
elle envahit les plages des Caraïbes, tous les ans, depuis 2011. Une situation catastrophique pour les Antilles tant au point de vue de l'économie du tourisme que de l'écologie bien évidemment.
Problèmes d'intoxication
Les sargasses s’amoncellent sur les plus belles plages antillaises que de nombreux touristes sont venus apprécier avec un
vol Paris – Fort de France ou
Paris – Pointe à Pitre. Après avoir proliféré, ces algues brunes se décomposent et dégagent alors du sulfure d'hydrogène. Ce gaz toxique provoque des intoxications sévères chez l'homme, sans parler du danger réel pour la faune et la flore.
D'où viennent-elles ?
Ces "radeaux" de sargasses viennent de la mer des Sargasses qui aurait été découverte en 1492 par Christophe Colomb. Elle s’étend sur plus de 3 millions de kilomètres carrés à l'est de la Floride et des îles Bermudes.
Mais comment ces algues indésirables font-elles pour se multiplier autant et débarquer dans les Caraïbes ?
Deux hypothèses
Pour percer ce mystère des sargasses, deux expéditions scientifiques ont été menées en 2017.
Tout d'abord, l'
augmentation de la fréquence des transports maritimes dans la zone caribéenne, puisque les bateaux aideraient ainsi les algues à sortir de la mer des Sargasses.
Ou bien encore la
déforestation de l'Amazonie. Avec l'agriculture intensive, le fleuve Amazone se charge de sels nutritifs qui seraient utilisés par les algues pour se déplacer dans la mer.
Conséquences directes sur le tourisme
En Guadeloupe, l'invasion de sargasses s'est grandement amplifiée ces dernières semaines ce qui a entraîné la
fermeture de certaines plages emblématiques comme les Salines sur la commune du Gosier. A Sainte-Anne, ce sont une crèche et une école maternelle qui ont été fermées à cause du risque sanitaire important sur les jeunes enfants.
En Martinique, la côte Atlantique est particulièrement touchée
du Marigot jusqu'à Sainte-Anne, mais aussi dans le sud de l'île
entre Sainte-Luce et le Diamant.
Les solutions pour s'en débarrasser
Toujours en Martinique, pas moins de cent personnes et 35 engins sont mobilisés quotidiennement pour ramasser ces algues toxiques. "
Cela a coûté 1,6 millions d'euros en mars et avril" précise le préfet de Martinique. Par conséquent,
les élus locaux ont demandé un classement en catastrophe naturelle. Les 10 et 11 juin derniers, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a fait le déplacement jusqu'aux Antilles pour trouver une solution à long terme.
Résultat : un plan de lutte contre cette "calamité" a été déclenché. Ces mesures seront financées à hauteur de 10 millions d'euros par l'Etat et permettront d’accompagner les investissements et les opérations de ramassage des collectivités territoriales concernées.