Oui vous avez bien lu. Les Massaï, ces tribus d'éleveurs et de guerriers semi-nomades et vivant en Afrique de l'Est sont menacés d'expulsion pour des fins touristiques. Un nouveau scandale qui soulève une fois de plus l'ampleur du tourisme et ses débordements...
Chassés de leurs terres ancestrales
Si vous avez déjà fait un safari en Afrique après un
vol pour le Kenya ou un
vol pour la Tanzanie, les deux principaux pays où vivent ces tribus, vous avez forcément entendu parler des Massaï, et peut-être même fait leur connaissance, dans le parc national du Serengeti (très prisé pour les safaris).
Mais dans un rapport publié par l'Oakland Institute, le gouvernement tanzanien est montré du doigt car il veut récupérer les terres ancestrales des Massaï, pour les céder à de riches propriétaires. Et c'est en intimidant violemment ces tribus au point de les faire fuir vers d'autres parcelles bien plus petites que le gouvernement tanzanien parvient à ses fins.
Résultat : la culture et l'élevage de bétails deviennent impossibles et la famine se répand très rapidement, tout comme les maladies.
un fermier massaï avec ses chèvres
© kzenon / 123RF
Le gouvernement n'est pas l'unique responsable
Plusieurs agences de tourisme sont également responsables de ce désastre, et plus particulièrement deux d'entre elles.
Il y a tout d'abord
Tanzania Conservation Limited, une entreprise de Thomson Safaris, un voyagiste américain. Au nom de l'écotourisme, ils coopèrent avec la police locale pour interdire aux Massaï l'accès à l'eau et à leurs propres terres, allant même jusqu'à battre les autochtones pour se faire entendre.
L'autre agence pointée du doigt participe différemment à l'expulsion des Massaï mais de façon encore plus scandaleuse. Il s'agit de
Ortello Business Corporation. Cette entreprise dirigée depuis les Emirats Arabes Unis organise des parties de chasse pour la famille royale du pays et leurs invités. Et depuis 25 ans maintenant, elle expulse violemment les Massaï qui vivent avec la peur constante de se voir expulsés et brûlent leurs maisons. Sans parler des milliers d'animaux massacrés...
une femme massaï dans son village
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Destruction de tout un peuple au nom du soit-disant écosystème
Ce lamentable constat n'est pas nouveau puisque la loi sur la "conservation des terres et de la faune dans le nord de la Tanzanie" a été adoptée dans les années 50. Et depuis cette date, les Massaï sont chassés de leurs terres ancestrales.
Mais le gouvernement a signé d'autres lois, encore plus strictes, afin de prendre possession de ces terres, pour soit-disant protéger et conserver les écosystèmes.
Mais la réalité est tout autre, puisque la société Ortello Business Corporation a eu l'autorisation de construire une piste d'atterrissage privée sur ces mêmes terres !
Anuradha Mittal, directrice de l'Oakland Institute est effarée par tous ces agissements et affirme que
"Ce n'est pas de la conservation, c'est de la destruction complète".
un guerrier massaï sur une plage
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