Scandale. Huit mineurs épileptiques, âgés de 12 à 18 ans, ont été refusés à l'embarquement d'un vol Hop! entre Paris et Brest.
« On ne prend pas les handicapés sur ce vol »
Les faits se sont déroulés le dimanche 23 septembre à l’aéroport d’Orly à Paris. Alors qu’ils s’apprêtaient à embarquer pour rejoindre leur centre d’accueil situé près de Brest après un week-end en famille, huit jeunes épileptiques se sont vus refuser l’accès à bord.
« On ne prend pas les handicapés sur ce vol » voilà les propos employés par le personnel de la compagnie pour signifier à ces jeunes mineurs qu’il ne pouvaient embarquer.
Les jeunes habitués à voyager avec Hop !
Tous les quinze jours, l’Institut spécialisé de Toul ar C’Hoat, à Châteaulin, permet à ses pensionnaires d’aller passer le week-end dans leur famille. Ces jeunes originaires de plusieurs régions françaises sont donc habitués à prendre l’avion pour rendre visite à leurs proches.
Ce trajet assuré par la compagnie Hop, filiale régionale d’Air France, se passe habituellement sans encombre jusqu’à ce dimanche où ce
vol Paris – Brest à été opéré par une autre compagnie nommée Bulgaria Air. Effectivement depuis le 16 septembre, Hop ! sous-traite cette liaison avec la compagnie nationale bulgare qui n’applique pas les mêmes règles. Celle-ci ne peut accueillir que « quatre personnes à spécificités » alors qu’il n’y a aucune limite chez Hop !.
File d'attente avant l'embarquement dans un avion
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L’association Epilepsie France déplore une discrimination
Après avoir eu vent de cette histoire, l’association Epilespie est montée au créneau, déplorant
« un nouvel exemple de discrimination accrue par la violence du message adressé aux personnes épileptiques et, de façon générale, handicapées ».
Et comme si cela ne suffisait pas, les mineurs refusés sur ce
vol vers Brest n’ont pas été pris en charge par le personnel Hop ! dans le cadre du service Saphir destiné aux personnes en situation de handicap.
« Les enfants, qui auraient pu faire une crise à tout moment, se sont retrouvés seuls pendant plus d’une heure entre le tarmac et l’accueil de l’aéroport » s’indigne le père d’un jeune de 16 ans.
un avion sur la piste
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Ces ados âgés de 12 à 18 ans ont finalement pu embarquer sur le vol suivant pour regagner le centre breton dirigé par Frédéric Canevet-Jézéquel. Cependant, les enfants sont arrivés à 23h30 stressés et fatigués, intolérable selon Christophe Lucas, un autre parent dont le fils s’est retrouvé planté à Orly.
Hop ! s’excuse
Dans un communiqué, la compagnie a présenté ses excuses aux familles et a assuré qu’elle ferait son possible pour qu’un incident tel que celui-ci ne se reproduise plus. Elle indique également qu’elle recherche une solution pour que cette ligne soit de nouveau opérée avec ses avions.
Un cas malheureusement pas isolé
Si la compagnie Hop ! avait déjà fait parler d’elle en juin dernier en refusant une passagère en raison de son handicap, la low cost
Ryanair a également fait polémique cet été après avoir
refusé par deux fois d’embarquer une mère et son fils en fauteuil roulant sous prétexte que celui-ci dépassait la taille autorisée.
Kathleen Dunne, 81 ans et son fils handicapé Gary, 53 ans, garderont eux-aussi un mauvais souvenir de leur voyage en avion entre Liverpool et Malte. A l’embarquement, ces clients pourtant fidèles de Ryanair, sont tombés des nues lorsque que l’agent présent leur a indiqué que les tailles limites autorisées pour les fauteuils roulants avaient changé. Ces modifications impliquaient alors le pliage du fauteuil, désormais trop imposant. Un acte difficile à pratiquer par la dame de 81 ans surtout sans notice.
C’est donc le personnel de Ryanair qui s’en est occupé sur le tarmac de l’aéroport anglais sous les yeux de la mère et son fils qui avaient pendant ce temps là étés autorisés à embarquer. Une tentative restée vaine et qui a entraîné l’expulsion de Kathleen et Gary.
« Ils m’ont dit de quitter l’avion avec mon fils ou bien de le laisser à Liverpool. Mais il ne sait pas marcher. Je leur ai dit qu’on allait sortir… tout le monde nous regardait. »
trois valises dans un aéroport avec un avion qui décolle derrière
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Quelques minutes après le décollage de l’avion, le personnel a réussi à venir à bout du fauteuil. Ryanair a alors réservé deux sièges sur un vol qui décollait vers Malte le lendemain mais avec départ à Manchester.
La mère et son fils ont accepté, mais ce à quoi ils ne s’attendaient certainement pas, c’était de revivre le cauchemar de la veille… Là encore ils ont été priés de descendre de l’avion après un appel micro du pilote :
« Désolé pour le retard. Ce n’est pas de notre faute mais celle de la dame avec le fauteuil roulant… ».