Dépression, hallucination, délire... attention car selon des experts en psychiatrie, certaines villes et pays peuvent rendre malade.
Choc culturel
Vous vous apprêtez à prendre l'avion vers l'une de ces destinations ? Avez-vous déjà entendu parler du
syndrome du voyageur... Paris, Florence, Jérusalem et l'Inde, ces endroits peuvent faire ressentir d'étranges sensations pour ceux ou celles qui les découvrent.
Tout voyageur, lorsqu'il est confronté à un pays inconnu, peut subir un choc émotionnel :
le choc des cultures. Ce syndrome du voyageur peut intervenir à n'importe quel moment du voyage, et peut être ressenti par n'importe qui, même des personnes sans antécédents psychologiques.
Il peut se traduire par
une simple anxiété, ou plus grave, par un délire accompagné d'hallucinations, un sentiment paranoïaque, des vertiges ou une peur extrême.
Ce trouble se déclenche lorsque la personne n'est pas préparée à se confronter à certaines réalités du pays et qu'elle n'arrive pas à les surmonter.
De Paris à Jérusalem en passant par Florence et l'Inde
Le syndrome du voyageur se développe en particulier chez les personnes qui
voyagent en Inde. La misère, la foule, le choc religieux, la confrontation avec la mort et la maladie, certains occidentaux y perdent leurs repères. Certains développent une profonde angoisse vis-à-vis de la population locale.
A
Jérusalem, on parle de choc religieux. Cette ville chargée d'Histoire et de lieux saints provoque chez les non initiés des bouffées mystiques. Dans les cas les plus extrêmes, certains visiteurs se prendraient pour des personnages bibliques, et ressentiraient le besoin de purifier le corps à outrance. Selon le Professeur Bouchaud, membre du Centre conseil aux voyageurs du CHU Avicenne, en région parisienne :
"Ce sont généralement des raisons religieuses ou mystiques qui ont motivé le voyage à Jérusalem. Malheureusement, la vérité sur place n'est pas celle escomptée. Ce décalage va plonger les touristes ou les pèlerins dans un sentiment de dévalorisation".
A
Paris, c'est un peu différent car le syndrome concerne en particulier les voyageurs japonais. L'image de Paris véhiculée par les médias japonnais est une ville romantique, idéalisée et fantasmée par les films comme Amélie Poulain. Le choc pour les touristes est très perturbant : trottoirs sales, métros bondés, odeurs, gens pressés... Déstabilisant au point que l'unité psychiatrique de l’hôpital Sainte-Anne à Paris a enregistré 6 rapatriements liés au syndrome de Paris depuis 1988.
Enfin, le berceau de la Renaissance. Si à première vue on s'étonne de tomber malade lors d'un séjour à
Florence, le syndrome dit de Stendhal existe réellement. Il touche les âmes artistiques dont les sens sont frappés par tant de grandeur et de beauté dans cette ville italienne qui déborde d'œuvres d'art. Les individus les plus à risque sont les hypersensibles et les émotifs.
Quelles sont les personnes à risque et comment se soigner ?
On constate que le syndrome du voyageur est perçu le plus souvent
par des voyageurs seuls. Selon l'urgence du cas, la personne touchée par le syndrome du voyageur peut soit consulter un médecin sur place, soit être hospitalisé dans un service de psychiatrie si les troubles sont importants.
Dans les cas les plus extrêmes,
un rapatriement rapide est nécessaire pour un retour à la normale.
Le mal-être disparaît quasi immédiatement au retour dans son environnement quotidien et familier. Néanmoins, il n'y a pas de quoi s'alarmer, les cas sont rares et ne veulent pas dire que les prochains voyages se passent de la même façon.