Les compagnies aériennes voient fondre les réservations de billets d'avion comme neige au soleil depuis l'apparition du Coronavirus le 30 décembre dernier. Mais contre toute attente, certaines d'entre elles doivent continuer de faire voler leurs avions à vide, sans aucun passager à bord. Explications.
L'épidémie du coronavirus pose problème aux compagnies aériennes
L'épidémie de coronavirus a fait près de
3 800 victimes dans le monde depuis son apparition. Et malheureusement, le virus chinois entraîne d'autres conséquences plus ou moins graves dans différents secteurs d'activités et l'un des plus touchés est celui du
transport aérien.
Les chiffres sont alarmants concernant le transport de passagers uniquement (hors fret). L'Association internationale du transport aérien (Iata) parle d'une
perte de chiffre d'affaires de 63 milliards de dollars si la propagation du virus est endiguée jusqu'à
113 milliards si le virus continue de se propager.
Plusieurs compagnies aériennes ont pris la même décision assez rapidement après la découverte de ce virus, celle de suspendre tous les
vols vers la Chine, pays d'origine du virus. Elles ont également réduit leur desserte de
vols vers l'Italie et
les réservations de billets d'avion dégringolent partout dans le monde.
Cette conséquence directe du coronavirus a même fait une victime : la compagnie
Flybe, déjà fragile, qui a fait faillite et a déposé le bilan.
un avion sur la piste
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Des avions « fantômes » volent sans aucun passager
Avec ce contexte difficile, on pourrait croire que les avions sont pour la plupart cloués au sol et le personnel navigant au chômage technique mais il n'en est rien... En effet, de nombreux
avions continuent de voler à vide, sans aucun passager, oui vous avez bien lu. Ces avions « fantômes »
brûlent donc du kérosène sans raison, enfin si, pour une histoire de « slots » (créneaux)...
Continuer de voler pour conserver les créneaux
Si cette pratique peut paraître totalement stupide, d'ailleurs les écologistes s'insurgent de ces vols à vide qui polluent la planète, les compagnies sont obligées de le faire pour
conserver leurs créneaux de décollage et d'atterrissage.
Ces créneaux qui leur sont attribués par aéroport doivent être
utilisés à 80%, sous peine d'être supprimés l'année suivante. Dans le jargon aérien, on appelle ça le jeu du « use it or lose it » (utilise-le ou perds-le).
Une équipe de France 2 a d'ailleurs pu constater de ses propres yeux ce procédé alarmant sur un
vol Rome – Paris où seule l'équipe de télévision était à bord...
Une réglementation à revoir
Le 2 mars dernier, l'Association internationale du transport aérien a demandé un assouplissement de cette réglementation «
pour toute la saison 2020 en raison de l’impact du Covid-19 ». Et ce, afin d’éviter «
d’avoir à faire voler des avions à vide pour garder les créneaux ».
L'Association internationale du transport aérien ne s'est pas exprimé pour le moment et des avions à vide continuent de voler au-dessus de nos têtes...