La tempête Alex qualifiée de "bombe météorologique" par les experts a été redoutable cette nuit sur Belle-Ile-en-Mer, à tel point qu'elle a été comparée aux terribles tempêtes d'octobre 1987 et décembre 1999, avec même un record battu.
Pourquoi une "bombe météorologique"
Cet épisode de vents violents porte un nom bien précis : une
bombe météorologique et cela s'explique par une chute de pression
explosive, c'est-à-dire que les variations des niveaux de pression (mesurées en hectopascals) sont très importantes et soudaines.
Le météorologue breton
Yann Amice, directeur scientifique de la plateforme
SportRIZER a suivi de près l'arrivée de la tempête Alex :
«
C’est un phénomène relativement rare qui va se produire cette nuit pour être tout à fait honnête » .
«
Ces phénomènes qui rentrent dans les terres et se creusent sont souvent les plus dangereux parce que nos modèles à base d’équations ont du mal à les anticiper », ajoute Yann Amice.
Une rafale de vent à 186 km/h : un record
L'Observatoire des orages et tornades de
Keraunos a indiqué qu'
une rafale de vent a soufflé à 186 km/h ce jeudi soir sur Belle-Il-en-Mer, au large du Morbihan, département qui a été placé en
vigilance rouge en raison du passage de la tempête Alex.
«
C'est du jamais vu » s'étonne Météo France qui a précisé qu'il s'agissait d'
un véritable record pour l'île puisque le dernier relevé le plus haut était de 162 km/h en date du 15 octobre 1987.
De nombreuses autres villes bretonnes ont été soufflées par des vents violents dans la nuit de jeudi à vendredi dont voici les relevés les plus élevés :
157 km/h sur l'île de Groix, 135 km/h à Sarzeau, 131 km/h à Vannes, 122 km/h à Noirmoutier, 116 km/h à Rennes et 111 km/h à Saint-Nazaire.
Une ressemblance avec les tempêtes de 1987 et 1999
La tempête Alex n'est pas sans rappeler les tempêtes d'octobre 1987 et de décembre 1999 dont les chutes brutales de pression ont déclenché de
véritables ouragans.
«
Le dynamisme est assez proche, à la différence près que cette fois-ci le phénomène ne va pas passer d’Ouest en Est mais rester plus stationnaire », constate Yann Amice.
En effet, la tempête Alex a une trajectoire vraiment très inhabituelle puisqu'elle va faire
une boucle de 24 heures au-dessus de la Bretagne avant de se diriger vers Nantes puis Bordeaux.
De nombreux dégâts mais pas de victimes
Grâce à une
bonne anticipation, il n'y a pas eu de dégâts majeurs à Belle-Ile-en-Mer après le passage de la bombe météorologique Alex.
Le maire de Palais a rapporté : «
Ça a vraiment soufflé très fort cette nuit. C’était rapide, mais intense et très violent ».
«
Il y a beaucoup de dégâts, avec des arbres sur la route, des choses envolées… Mais pour l’instant, on n’a pas de maisons touchées, d’infrastructures ravagées. »
Jeudi en soirée, il a été décidé de mettre le plus de personnes à l'abri. Ainsi, le bassin à flot a été entièrement évacué car une dizaine de personnes se trouvaient à bord des bateaux.
Dans les campings, partiellement occupés à cette période de l'année par des touristes en
vacances en Bretagne, les estivants ont été évacués dans une auberge de jeunesse pour ne prendre aucun risque.
A l'heure actuelle, «
80 000 personnes sont toujours privées d’électricité, sur la bande littorale et dans l'est du département » , a annoncé la préfecture dans un communiqué à 5 heures du matin.
«
Ce département, jusqu’alors en vigilance rouge, est passé dans la nuit au niveau orange, puis jaune à 6 heures ».