178 Passagers D’un Vol Ryanair Contraints De Passer La Nuit Par Terre à L’aéroport De Toulouse

Quand Ryanair laisse ses passagers en plan...

Nuit cauchemardesque pour les 178 passagers d’un vol entre Marrakech et Bordeaux. Mardi 18 juin 2019, ils avaient pris place à bord d’un avion Ryanair stationné sur les pistes de l’aéroport de Marrakech pour un vol en direction de Bordeaux.
Mais si tout s'était parfaitement bien déroulé à l'aller lors du vol Bordeaux Marrakech, le retour ne s’est pas vraiment passé comme prévu... L’avion qui avait déjà décollé de Marrakech avec une heure de retard, 20h45 au lieu de 19h35, a été dérouté vers l’aéroport de Toulouse en raison des intempéries.

En effet, le pilote du vol FR5294 a bien tenté de faire atterrir son avion sur la plateforme bordelaise malgré les forts orages. Après avoir tourné dans les airs pendant une demi-heure sans succès, il a pris la décision d’aller poser son avion à Toulouse où les conditions météorologiques étaient meilleures.

C’est une fois débarqués à Toulouse-Blagnac que le cauchemar des 178 passagers a commencé. Il était minuit et aucun bus ne les attendait pour les transporter jusqu’à Bordeaux. Sans nouvelles de la compagnie à bas coûts, les voyageurs parmi lesquels se trouvaient des enfants en bas-âge, des personnes âgées, une personne diabétique et une personne en fauteuil roulant, n’ont eu d’autre choix que de passer la nuit dans le hall de l’aéroport. La police et des pompiers ont été contactés et leur ont apporté des couvertures et de quoi se restaurer.

D’autres passagers, qui travaillaient le lendemain, ont été obligés de rejoindre Bordeaux par leurs propres moyens et à leurs frais...

"À l'arrivée, on nous a dit : dans une demi-heure, vous aurez des bus qui vont vous rapatrier sur Bordeaux. Nous sommes donc tous descendus de l'avion très confiants, à minuit et demi, dans le noir absolu et dans un aéroport vide. On a tous attendu comme des idiots des bus qui ne sont jamais arrivés" raconte Aline une passagère.

"En fait, Ryanair s'est débarrassé de nous. À 4 heures du matin, l'assistante de Ryanair à l'aéroport de Toulouse ne savait même pas qu'on était là cette nuit." a-t-elle ajouté.

Ce n’est qu’à 9h15 le lendemain que des bus affrétés par Ryanair sont arrivés pour prendre en charge les passagers scandalisés d’avoir été abandonnés.

La réaction de la compagnie

Dans la nuit, vers 1h, la compagnie irlandaise a envoyé par mail un message d’excuses à ses passagers.

"Nous sommes sincèrement désolés que votre vol FR5294, partant de Marrakech à destination de Bordeaux ait été détourné vers Toulouse le 18 juin. Afin de bien servir nos passagers, la ponctualité est notre priorité, toutefois certaines situations exceptionnelles s’avèrent hors de notre contrôle et affectent notre gestion des vols. Nous privilégions le bien-être de nos passagers et mettons tout en œuvre pour minimiser la gêne occasionnée par la perturbation d’un vol, tout en étant en conformité avec la directive CE 261/2004. Nous vous renouvelons nos excuses pour le retard de votre vol".

Le directeur des opérations de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, Alain de la Meslière, a lui aussi réagi à cet incident.

"Ce qui s'est passé est classique. L'avion qui arrivait sur Bordeaux a été détourné vers Toulouse, à cause de la météo, en milieu de la nuit à une heure où le trafic est terminé. Nous sommes un aéroport de déroutement et avons une structure d'accueil qui a été déclenchée pour débarquer les passagers. Tout s'est passé correctement, mais la difficulté s'est posée sur la gestion des bus et trouver les moyens de transport pour réacheminer les passagers sur Bordeaux. La compagnie et son assistant ont recherché des bus, mais impossible d'en trouver et l'information a été mal maîtrisée. Pendant ce temps, les voyageurs ont attendu une bonne partie de la nuit ainsi avant qu'on puisse leur fournir des lits de secours. Ce matin, dès 4 h 30, la procédure a recommencé, mais le mercredi, tous les bus de la région sont engagés sur le transport scolaire. C'est un coup de pas de chance, un mauvais concours de circonstances mais il y a des enseignements à tirer avec la compagnie et l'assistant sur place."