Un pays de montagnes inaccessibles où régnaient il y a encore peu de temps, l'omerta, la vendetta et les codes d'honneur. Un pays où vivent encore le chacal, l'ours, le loup et le lynx. On l'aura compris, un
vol vers Tirana ne s'improvise pas sur un coup de tête. Pourtant, la capitale est avec le littoral la seule contrée véritablement dotée d'infrastructures touristiques. A quelques 45 kilomètres des côtes, Tirana, au milieu des terres n'a pas toujours été la capitale politique et économique du pays.
Mais cette ville fondée en 1614, détient cependant une certaine légitimité et depuis près de cent ans, règne et rayonne sur l'ensemble du pays. Elle tente d'effacer peu à peu les traces du réalisme socialiste qui a marqué son architecture et son urbanisme pendant les quarante ans de l'ère d'Enver Hoxha. Les barres d'HLM sont ravalées de tons multicolores et les espaces verts parsèment désormais la capitale.
Ces efforts louables destinés à redonner des couleurs à la ville ont contribué à faire élire le maire de la ville, meilleur maire du monde ! On mesurera le chemin parcouru en contemplant la façade du musée national historique (muzeu historik kombëtar) qui donne un aperçu dans son style typiquement réaliste socialiste albanais de ce qu'étaitTirana jusqu'au début des années 90'. Tirana n'en veut pas pour autant à son chef d'état : une statue surdimensionnée lui est dédiée.
Toujours dans la tradition du culte des héros, la statue du partisan inconnu en mémoire des albanais morts en combattant le fascine durant la seconde guerre mondiale. Mais l'honneur suprême est rendu à Skanderbeg, le héros national qui a délivré l'Albanie du joug des Ottomans. La grand' place de Tirana qui débouche sur le boulevard Dëshmorët e Kombi – les champs élysées locaux-, lui est dédiée dominée par la statue du grand homme.